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 accusé de génocide

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MessageSujet: accusé de génocide   accusé de génocide Icon_minitimeJeu 24 Juil - 20:09

Darfour: accusé de génocide, le président soudanais se pose en homme de paix


Le président soudanais Omar el-Béchir, menacé d'un mandat d'arrêt international pour génocide au Darfour, s'est posé jeudi en homme de paix, au second jour d'une visite sous très haute sécurité dans cette immense province en proie à la guerre civile.

A El-Geneina, la capitale du Darfour-Ouest, le chef de l'Etat a également riposté, sans jamais le nommer, au procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, qui l'a accusé il y a 10 jours de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité dans cette région.

"Nous n'exclurons personne (de la paix): les dirigeants tribaux, politiques, des mouvements (rebelles) signataires et même non signataires" de la paix avec le gouvernement de Khartoum, a-t-il affirmé devant près de 3.000 personnes rassemblées dans une chaleur intense.

"Nous n'avons besoin des leçons de personne. Nous n'avons pas besoin qu'on nous dise comment nous comporter entre nous", a-t-il lancé, après s'être lancé dans une danse.

"La paix est la responsabilité des Darfouris", a ajouté M. Béchir, dont la dernière visite au Darfour remonte à 2007.

Le président, qui a dit être venu pour "partager les maux" du peuple du Darfour et entendre ses revendications, a promis de faire son maximum pour ramener les déplacés par le conflit chez eux et assurer leur sécurité.

Si M. Béchir n'a, à aucun moment, cité le procureur de la CPI, des manifestants s'en sont chargés.

"Ocampo, tu es un lâche, un agent des Américains!", a crié l'un d'entre eux, aussitôt repris par quelques sympathisants du régime.

Mais la foule était plutôt silencieuse, contrairement à celle rassemblée la veille à El-Facher et Nyala, les capitales respectives du Darfour nord et sud.

Le Darfour-ouest est l'un des Etats les plus pauvres de la région et compte de nombreux fiefs du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), le groupe rebelle qui a lancé une attaque en mai contre Khartoum.

Ce qui n'a pas empêché les orateurs qui se sont succédé à la tribune, devant un Omar el-Béchir trônant dans un énorme fauteuil et très souriant, de rivaliser d'éloquence: "Nous combattrons jusqu'à la mort pour notre fierté", a lancé l'un d'eux, tandis qu'un autre a qualifié le chef de l'Etat d'"épée du Soudan".

M. Béchir a aussi inauguré pendant sa visite des projets liés au développement et s'est entretenu avec des responsables locaux et de la force de maintien de la paix de l'ONU.

Mercredi, en signe de défi, il avait déjà dansé devant des milliers de partisans de son gouvernement à Nyala et El-Facher. M. Béchir avait affirmé que "ce que Ocampo a dit sur le Darfour, ce sont des mensonges".

Des Darfouris déplacés avaient toutefois pris à partie le gouvernement de M. Béchir, l'accusant de n'avoir pas fourni de compensations pour la perte de leurs maisons, leurs fermes et leur bétail pendant le conflit.

M. Béchir avait répondu que la guerre avait entravé le développement, non seulement au Darfour mais dans tout le Soudan, affirmant que son gouvernement faisait son maximum pour résoudre la crise.

Depuis 2003, les violences, la famine et les maladies au Darfour ont fait jusqu'à 300.000 morts selon l'ONU, quelque 10.000 selon Khartoum.

Dans une interview publiée jeudi par le Financial Times, le responsable des opérations de maintien de la paix à l'ONU, Jean-Marie Guehenno, a estimé que le Conseil de sécurité avait de "bonnes raisons" de s'interroger sur la pertinence d'un large envoi de casques bleus au Darfour.

"En toute franchise, je dirais qu'il y a de bonnes raisons d'être hésitant", a-t-il dit."Il n'y a pas de processus politique suffisamment avancé aujourd'hui pour assurer la réussite d'une mission de maintien de la paix (au Darfour)".
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